Magasin 3, c'est un musée privé d'art contemporain, ou plutôt un vaste lieu d'exposition, caché dans un ancien entrepôt sur les docks du port de Frihamnen.
C'est tout au bout de Stockholm, et si on choisit le bus pour s'y rendre, on traverse, juste avant d'arriver, un quartier qui prépare à l'atmosphère étrange du lieu : imaginez un immense espace vide et plat encore gelé, avec des blocs d'immeubles qui évoquent l' URSS.
Ainsi mis en condition par les paysages austères et intrigants puis par le décor industriel du port, vous êtes prêts à découvrir ce que recèle Magasin 3. Mais d'abord, il faut comprendre comment rentrer, j'ai mis 5 bonnes minutes pour trouver le bouton de l'ascenseur !
Je n'ai pas été franchement conquise par les deux expositions en cours, mais la démarche de Magasin 3 est très intéressante.
Ouvert depuis 1987, le lieu s'attache à exposer des artistes contemporains reconnus internationalement et en milieu de carrière. Au lieu de bâtir les expositions comme des rétrospectives, Magasin 3 propose le plus souvent à ces artistes de créer de nouvelles oeuvres spécialement pour l'exposition. Même logique pour les acquisitions : Magasin 3 n'achète que les oeuvres récentes des artistes, construisant ainsi une collection résolument contemporaine, qui reflète la société et la création d'aujourd'hui.
En ce moment, il y a deux expositions.
L'une,
Something turned into a thing, a pour thème la perception par le public des matières premières choisies par l'artiste et remet ainsi en scène des oeuvres de la collection permanente. On trouve par exemple, cette immense corde de coton tressé, réalisé à partir des vieilles affaires de l'entourage de l'artiste, Janine Antoni. Le résultat est assez divertissant.
L'autre exposition
Sneeze to squeeze a été conçue autour de l'oeuvre de la vidéaste, Mika Rottenberg. Ses vidéos, présentées dans d'étranges boites, montrent une chaîne de production surréaliste d'objets non identifiés résolument écoeurants. Ils sont fabriqués par des femmes avec des distinctions physiques peu esthétiques (obésité extrême, cheveux jusqu'au pied etc.)... Cette installation un peu morbide ne m'a pas franchement convaincue. Seuls les cartons de déménagement contenant de l'air tropical m'ont fait sourire, même si Duchamp avait déjà imaginé, en 1919, un flacon contenant l'"Air de Paris", en rebaptisant ainsi une ampoule vide de liquide physiologique.
Finalement, ce qui m'a le plus plu, c'est le B-car imaginé et conçu par Chris Burden, qui souhaitait construire une voiture qui pourrait parcourir une distance de 100 miles par gallon (161 km avec 3,78l d'essence) et monter jusqu'à 100 mph (160 km / h) ! La prochaine fois, on emmène Simon...